Surplombant une arête rocheuse, la structure du Santuario di San Patrizio est une fusion intrigante d'un sanctuaire et d'une forteresse. La roche et les murs se fondent harmonieusement en un continuum qui est légèrement perturbé d'abord par les arches puis par le toit du complexe. Il n'est pas évident si la roche menace ou soutient le sanctuaire.
Ce sanctuaire est dédié au saint patron de l'Irlande. Le culte de ce saint pendant le Moyen Âge dans une vallée des Alpes italiennes peut sembler déconcertant. La raison de cette pratique est enveloppée de mystère et de folklore. La légende la plus crédible maintient que le sanctuaire a été fondé par des marchands anglo-saxons qui ont échappé aux forces de Barberousse et ont pris refuge dans la région au XIIe siècle. Bien qu'il n'y ait pas de preuve définitive de cela, la chronologie de cette légende est cohérente avec l'histoire de ce sanctuaire, qui a commencé au XIIIe siècle avec la construction d'un petit sanctuaire abritant la statue de Saint Patrick. La construction du corps principal du sanctuaire n'a débuté qu'au XIVe siècle et il a fallu un autre siècle pour qu'il soit terminé. Le complexe du sanctuaire a été restructuré plusieurs fois au fil des siècles. Ce qu'on peut voir aujourd'hui est le résultat des travaux de rénovation effectués pendant les années 1980.
La partie la plus ancienne et la plus intéressante du sanctuaire est le sacello, une chapelle en forme de grotte du XIIIe siècle. À ce jour, il est possible d'apprécier les peintures de Jacopino Scipioni datant de 1514 ainsi que celles d'autres artistes inconnus de la même époque.
La fresque la plus frappante de la sacello est celle du Jugement dernier, dans laquelle le Christ apparaît en haut, reposant sur un globe, sa main droite accueillant les bienheureux au paradis et sa main gauche condamnant les pécheurs en enfer. Pour renforcer le message, un lys émerge de l'oreille droite du Christ, et une épée de l'oreille gauche, en référence à Isaïe, qui dit que le Christ ne juge pas selon ce qu'il voit, mais selon ce qu'il entend. À droite du Christ se trouve la Vierge Marie et à sa gauche se trouve Jean le Baptiste.
Sous ces trois figures se trouvent deux anges soufflant des trompettes pour réveiller les morts, qui apparaissent dans la partie inférieure de la fresque, sortant de leurs tombes et attendant leur jugement. On peut voir le diable tirant une femme en détresse par les cheveux, se dirigeant vers les flammes de la punition éternelle. En contraste frappant, de l'autre côté de la fresque, se trouve Saint Pierre qui conduit une congrégation au paradis. La scène rappelle une gravure sur bois de 1493 de Michael Wolgemut.